Notre métier de sapeurs-pompiers professionnels militaires, n'est pas un métier comme les autres, c'est aussi un idéal. Car la notion de métier, comprend généralement une notion d'intérêt individuel et de rendement. Cette profession, souvent vécue comme un appostolat, se fonde sur des valeurs essentielles, altruisme, discipline et place l'homme au centre de ses préoccupations.
Ces valeurs qui nous animent depuis la première heure trouvent leur prolongement par notre état de militaire. Ce qui, ailleurs peut être perçu comme une différence, est, dans les faits une addition de valeurs, force qui prouve notre efficacité.
Le pompier et le militaire se nourrissent de valeurs et de symboles communs. Le drapeau de la Brigade comporte, dans ses plis des inscriptions qui, avec notre devise " Sauver ou Périr ", sont nos lignes d'action. Celui remis au Régiment en 1869, comportaient les mots " Valeur, dévouement et discipline " :
- " Valeur ", cette vertu qui fait affronter tous les dangers pour assurer toutes les défenses du pays.
- " Dévouement ", ce mot qui trouve son application à toute heure pour le salut de nos concitoyens.
- " Discipline ", ce lien indissoluble qui unit fraternellement celui qui commande à celui qu'il a sous ses ordres.
Mais aussi, à lettres égales " Campagne d'Orient ", campagne où une compagnie du corps s'est distinguée pendant 18 mois en 1855 et 1856.
Le 14 juillet 1880, à Longchamps, de nouveaux emblèmes sont remis à toutes les formations de l'armée française. Celui du Régiment, le même qui vient d'être présenté aux recrues, a laissé à l'histoire la Campagne d'Orient et le mot Valeur.
La Valeur est bien souvent récompensée par une décoration. Bonaparte ne s'est pas trompé sur la nature de l'homme. Il crée en 1802, la Légion d'Honneur, récompense suprême du mérite dépensé, par un militaire ou un civil, pour le pays.
Le Prince Louis-Napoléon annonce la création de la Médaille Militaire le 22 janvier 1852. C'est une décoration, et non un ordre, qui est réservée à l'armée. Mais pas à toute l'armée. Le décret fondateur stipule que la médaille pourra être conférée :
- aux sous-officiers, caporaux, brigadiers, soldats ou marins qui compte huit années de services campagnes comprises.
- à ceux dont les noms auront été cités à l'ordre de l'armée qu'elle que soit leur ancienneté de service.
Mais aussi, et là, le sapeur-pompier militaire y trouve toute sa place.
- à ceux qui auront reçu une blessure en combattant devant l'ennemi ou dans un service commandé.
- à ceux qui se seront signalés par un acte de courage ou de dévouement méritant d'être récompensé.
Pour mieux comprendre la décision du Prince-Président, il faut citer un extrait de son discours prononcé le 21 mars 1852 lors de la première distribution : " ... combien de fois ai-je regretté de voir des soldats et des sous-officiers, rentrés dans leurs foyers sans récompenses, quoique par la durée de leurs services, par des blessures, par des actions dignes d'éloges, ils eussent mérité un témoignage de satisfaction de la Patrie. C'est pour leur accorder que j'ai institué cette médaille... ", un peu plus loin il dit, " ... cette distinction est bien peu de chose, je le répète, aux prix des services immenses que vous rendez à la France. Mais recevez là comme un encouragement à maintenir intact cet esprit militaire qui vous honore. Portez-la comme preuve de ma sollicitude pour vos intérêts, de mon amour pour cette grande famille militaire dont je m'enorgueillis d'être le chef, parceque vous en êtes les glorieux enfants ..." puis il termine, " ...ce qui est beaucoup c'est le ruban que vous porterez sur la poitrine et qui dira à vos camarades, à vos familles, à vos concitoyens, que celui qui la porte est un brave ".
Les principes inscrits sur la médaille, sont déjà ceux que les sapeurs-pompiers de Paris pratiquent au quotidien : VALEUR et DISCIPLINE.
Il est donc tout naturel que les médaillés militaires des sapeurs-pompiers de Paris aient voulu rejoindre une autre grande famille, gardienne également d'une éthique, la société nationale des médaillés militaires. L'accueil et l'enthousiasme témoignés par le Président Général montrent, s'il en était besoin, l'estime et l'amitié dans lesquelles les médaillés militaires de toutes les formations nous placent.
La remise officielle du drapeau de la 1831e section des médaillés militaires sapeurs-pompiers de Paris, seule section d'active, par le président général de la société nationale, sous le haut patronage de notre général , sur les lieux mêmes de formation de nos relèves, augmente le légitime orgueil des médaillés militaires sapeurs-pompiers de Paris en activité ou en retraite.
Ce drapeau, notre drapeau de section, n'est pas dans notre esprit un drapeau bis, mais un emblème complémentaire, qui fait rentrer dans le giron de la Brigade, le mot disparu du drapeau du Corps : VALEUR, et qui figure en bonne place sur celui de la Section.
Cette cérémonie témoigne, une fois de plus, de l'affection et de la fidélité du personnel non officier, pour un métier exercé sous un statut militaire dont il est fier.
Médaillés militaires Sapeurs-Pompiers de Paris voici notre drapeau.